SERGEI CHEPIK (1953-2011)

Biographie


Selfportrait

 

 

 

SERGEI CHEPIK, artiste russe naturalisé français en 1993, fut pendant vingt ans salué par la presse anglo-saxonne comme « un visionnaire fulgurant » et « l’un des plus grands peintres vivants de la Russie ». Présent dans de grandes collections britanniques, russes, françaises et américaines, cet artiste « inclassable » qui peignit le portrait de Rudolf Noureev et de Margaret Thatcher, et qui réalisa pour la Cathédrale Saint-Paul de Londres La Voie, la Vérité, la Vie, un ensemble de quatre toiles monumentales inaugurées en janvier 2005, vivait et travaillait depuis 1988 à Paris jusqu’à sa disparition prématurée le 18 novembre 2011, en la fête de la Dédicace des Basiliques Saint-Pierre et Saint-Paul.

 

Né à Kiev en 1953, d’un père artiste-peintre et d’une mère sculpteur, Chepik commença la peinture à l’âge de cinq ans. Admis à la prestigieuse Académie des Beaux-Arts de Saint-Pétersbourg (Institut Répine), il en sortit brillamment diplômé en 1978 et travailla aussitôt à ses premières œuvres en sillonnant la Russie et en se perfectionnant dans la classe de l’académicien Andreï Mylnikov, élève d’Igor Grabar, l’un des théoriciens du mouvement du Monde de l’Art animé par Serge de Diaghilev et Alexandre Benois. De ses longues années d’apprentissage auprès de maîtres larges d’esprit et exigeants, Chepik garda toujours le culte du professionnalisme, le goût de l’excellence et le respect de l’héritage artistique des siècles passés.

 

La Maison des morts, son chef d’œuvre interdit d’exposition en URSS, décida en 1988 de son exil volontaire en France et reçut la même année le Grand prix du Salon d’Automne. L’année suivante, sa composition l'Arbre recevait le prix de la Ville de Monaco. En 1990, la première exposition rétrospective de Chepik à Londres, à la Roy Miles Gallery, connut un succès inouï. Le Daily Telegraph titra « Un unknown Russian genius comes to light » et Margaret Thatcher, alors Premier ministre, reçut Chepik au Parlement. Depuis lors, Chepik exposa chaque année à Londres, d’abord à la Roy Miles Gallery, puis à partir de 1997, à la Catto Gallery, mais aussi à Paris, où il présenta une rétrospective en 2004 à l’Espace Pierre Cardin, ainsi qu’à Milan en 2008 où se tint au Centre Culturel Français une grande exposition de peinture religieuse, prolongée en 2010 en l’église d’Auvers-Sur-Oise lors de l’année croisée France-Russie.

 

Dessinateur surdoué, rompu à toutes les techniques, de l’aquarelle à l’huile en passant par l’eau-forte, la céramique et la sculpture, maîtrisant tous les genres, du portrait où il excellait à la composition qui avait sa préférence, aimant se mesurer aux grands maîtres qu’il admirait plutôt que de céder à la tentation facile de la table rase, à contre-courant de l’art officiel en URSS, et depuis son installation à Paris, à contre-courant en Occident d’un certain art dit « contemporain » relativiste et souvent nihiliste, Chepik, toute sa vie, résista en esprit libre aux dogmes et aux modes, fidèle à son credo artistique, choisissant de peindre, là-bas comme ici, « à temps et à contretemps ».

 

Ses thèmes sont extrêmement variés, mais composent un univers particulier immédiatement reconnaissable. Il y a les vastes compositions historiosophiques sur la Russie où Chepik ne cesse, toile après toile, de s’interroger sur le destin tragique de son pays natal. Il y a surtout la peinture religieuse monumentale qui occupe une place privilégiée chez cet artiste chrétien orthodoxe. Il y a encore de foisonnantes compositions fantasmagoriques où éclate son imagination sans frein. Mais il y a aussi les thèmes nés de sa vie quotidienne à Montmartre et de ses nombreux voyages à travers la France et l’Europe: Paris et les Chimères de Notre-Dame, Venise et son carnaval, Arles et ses corridas, dont il fut un spectateur passionné dès 1994, les tournesols en hommage à Van Gogh, enfin le monde du spectacle : cirque et saltimbanques, rings de boxe, cabarets et coulisses du Moulin Rouge.

 

La sépulture de Chepik se trouve au cimetière de Montmartre, près de la rue Caulaincourt où il vécut de 1991 à sa mort.

 

Download Free Joomla Templates by vonfio.de